Livres
Livia Cohen-Tannoudji, 16 avril 2020

Travaille chez Didier, éditeur de manuels scolaires spécialisé langues vivantes et FLE. Elle s’occupe de recueillir les avis d’utilisateurs ou acheteurs potentiels, sous forme d’ateliers.
Didier s’occupe du scolaire (manuels) et du parascolaire (workbooks, cahier d’exercices).

Le monde de l’édition fonctionne en poupées russes (pour plus de sécurité pour les plus petites structures)

Le marché de l’édition = offre, tandis que les manuels scolaires = marché de demande, avec cahiers des charges. “Faut pas que le prof achète pour rien, il faut que le livre réponde à son besoin”.
Ils ont lancé un manuel d’Allemand, qui n’a pas du tout marché, trop innovant (voir deuxième appel).
Les jeunes profs s’accommodent très bien du numérique, ils jonglent entre les formats. Mais ceux pour qui ces technologies sont encore étrangères, sont très réfractaires.
Innover dans les formes, diversifier les formats durant un cours, pour stimuler l’attention des élèves.
Corinne Bouquin, 25 mars 2020, appel, 1h

Travaille à la BNF, pour le centre de recherche jeunesse. Participe à plusieurs revues sur la littérature jeunesse, donne des formations (il n’existe pas de spécialisation jeunesse dans les masters d’édition).

Le secteur le plus créatif : album. Les maisons d’éditions ne sont pas forcément rentables dessus, mais ça leur fait un produit de vitrine, et aussi parfois la volonté de suivre et soutenir un·e auteur·rice.

Un “petit tirage” : 300 exemplaires.

Les librairies travaillent selon deux types de commandes :
- office : un éditeur envoie tout ce qu’il publie, le libraire bénéficie d’une remise et a la possibilité de renvoyer les invendus
- achat comptant : remise moins importante et il faut s’arranger avec l’éditeur pour le renvoie des invendus.

Pour les livres de bibliothèque, la reliure rigide est effectuée après l’achat, par une tiers entreprise.
Aux États-Unis, il y a une tradition des livres de sciences sociales en hardcover, là où l’Europe privilégie les couvertures souples.

Selon elle, les œuvres abrégées (Les Misérables en 200 pages) n’amènent que rarement à la lecture de l’œuvre originale.
Livia Cohen-Tannoudji, 24 avril 2020

La re médiation : c’est la 2e médiation, celle qui se fait après l’école. La première étant l’enseignement du prof, en classe. À partir d’une auto évaluation, l’élève peut apprendre à apprendre.

La pédagogie différenciée : des exercices avec 1, 2 ou 3 étoiles, selon le niveau de difficulté, pour que chaque élève puisse avancer à son rythme.

Pour les manuels de langues vivantes au lycée :
1 : Nathan, 800 000 exemplaires, 17,6%
2 : Hachette, 700 000 exemplaires, 16,8%
3 : Le livre scolaire, 600 000 exemplaires, 14,2%

Le livre scolaire a vraiment réussi à s’insérer dans l’édition scolaire, avec les gros groupes, et en devançant Magnard, Hatier etc. !

Ils ont sorti un livre numérique d’Allemand, qui ne reprend pas la structure en double page d’un livre. C’était trop innovant, ça n’a pas du tout marché (<1% du marché, 3500 exemplaires). Didier avait anticipé la réticence au 100% numérique et avait donc édité un livre d’exercice papier en complément, avec les textes étudiés et des questions. La formule est vraiment très intéressantes, mais les profs n’ont pas du tout apprécié de ne pas avoir de manuels papier du tout.
Alexandre Dimos, B42, 6 mai 2020
Présentation de B42, par Zoom, prise en cours de route

Fondateur de B42
Parfois ils achètent les droits d’un texte dans une autre langue, le traduisent, et proposent un nouveau livre, dont la mise en forme n’a rien à voir avec l’original.
L’auteur·rice n’est pas forcément concerné·e par rapport à ce nouveau travail de la forme. Il nous dit que les auteur·rice·s de sciences humaines sont “peu préoccupé·e·s” par ce travail > faut pas forcer tout le monde à s’intéresser au design

Pour certains projets ils obtiennent des aides : Centre National du Livre, Centre National des Arts Plastiques, Région Île-de-France (qui peut financer 15-20% du livre)

Pour faire un livre il faut de 1 an et demi à 2 ans, et minimum 9 mois.

Le diffuseur : quelqu’un qui travaille avec un réseau de librairies, qui gère une équipe de ‘commerciaux’ qui fait le tour des libraires en présentant les nouveautés à paraître
Le distributeur : le hangar où sont stockés puis d’où sont distribués les livres.

Ils impriment en général 1300 exemplaires d’un livre, le jour de la sortie il y en a 400-500 en librairie. Il leur faut vendre 1100 exemplaires à peu près, selon les livres, pour être rentables.

Même s’ils le déteste, Amazon représente tout de même 20% de leur chiffre d’affaire.
Les livres numériques en revanche sont une part infime. Ils étaient très réticents à proposer des .epub, qui peuvent être modifié (caractères, tailles, graisses) et donc leur travail de graphisme bousillé. Mais avec epub 3, il y a une possibilité de layout fixe qui leur convient mieux.

Selon lui, les tablettes ne servent pas à vendre plus de livres numériques, mais juste à vendre des tablettes.

“Un livre n’est pas une fin en soi”. Ils essayent de suivre leurs auteur·rice·s et de publier plusieurs ouvrages.
RAD!CALES Communication, 15 mai 2020

Zoom avec l’équipe communication des Radicales, avec Joachim Savin, Raphaël Boulai (Ensci), Fleur, Clémence

C’était pour organiser la gestion des différents réseaux en ligne du collectif. J’ai relevé que le collectif s’engageait contre les multi-nationales (schématiquement), et donc que c’était un peu dommage de dépendre d’elles de cette manière là. J’ai un petit peu insisté, et Clémence a lancé l’idée d’un compte-à-rebours de sorte des réseaux numériques pour aller vers le papier (youpi). L’idée ça serait de rester 100 jours, puis de quitter les réseaux, idéalement en amenant d’autres personnes à supprimer leurs comptes. Ce compte-à-rebours donnerait lieu à une soirée/évènement de clôture, où une passation serait faîte entre numérique et papier. Certainement une version imprimée du manifeste. C’est sur ça que moi je vais réfléchir.

Ce zoom a duré une heure à peine, nous avons discuté rapidement et efficacement, des idées ont jailli, d’autres idées ont rebondi. Discuter, vraiment, ça change tout.
Jérome DELORMAS, 15 mai 2020

Contact d’Édith Hallauer, nous devions nous rencontré, et puis le confinement est arrivé.

ll a co-fondé les éditions 369, qui travaille selon trois axes :

Les livres, les Manuels, qui racontent des initiatives collectives. Ils sont des moyens d’appropriation d’outils. Ce ne sont pas des modes d’emploies, dans le sens où ils ne donnent pas de recette toute faîte, mais présente des modèles où ça a marché. Il n’y a pas de militantisme explicite, ce qui est un moyen pour être incluant. Les auteur·rice·s ont le plus souvent une approche journalistique, c’est-à-dire non-spécialisée d’un sujet, qui met le sujet à la portée des lecteur·rice·s.
Les objets édités : céramique impression 3D à Crest, dans la Drôme. Ils ont fait ça avant que les impression 3D céramique soient répandues.
Les rencontres, les lives : le Forum Design Paris, qui est “un projet éditorial autour de la parole”. Avec d’autres pays. Celui de cette année (le 2e) devait se tenir en juillet 2020 > 2021. Dans les Alpes, à Briançon. “vivre les territoires”. “Les réseaux sont fragiles en haute montage”
Leur modèle économique : fragile, déséquilibré (parce qu’ils payent leurs auteur·rice·s, même s’ils ne se payent pas eux). Statut associatif. Ils avaient hésité à se mettre en SAS, ou start-up, sont radicalement différent d’une start-up. Leur but n’est pas une croissance exponentielle infinie. Pas de salariés.

Ils font appels à des aides publiques : CNAM, CNL, Cité du Design de Saint-Etienne, Ministère de la Culture, Agence Régionale du Livre, Aide d’urgence face au COVID-19.
Certains gros organismes achètent beaucoup d’exemplaires pour eux-mêmes les diffuser gratuitement.
Ils travaillent avec Les Presses du Réel pour la diffusion, mais ils ne sont que moyennement emballés, parce qu’ils n’ont pas assez de représentants pour aller vraiment dans les librairies. Ils préfèrent organiser des évènements avec des libraires.

Ils vendent pour diffuser, pas pour faire de l’argent.
Ce qui est gratuit se diffuse moins bien.
Les versions numériques, gratuites et complètes, des Manuels n’influencent pas du tout les ventes. En revanche, les soirées de lancement, en live, oui ! Les ventes explosent le soir même, sur place, et ensuite dans les jours qui suivent, sur le site web.

La parole et la rencontre sont essentielles, mais le livre papier l’est tout autant.
Les Manuels sont imprimés à ~800 exemplaires et il faut presque tous les vendre pour être rentables. Ils ne prévoient pas de marges, le but n’est pas de faire de l’argent.

Les autres projets :
Une collection de fictions, avec Laure Limongi
Une collection hors-norme, avec Pierre di Scullio
Une collection d’essais, non-universitaires, hors code. Pas un contre-pieds, mais un à-côté-pieds de la recherche universitaire.

Références mentionnées durant l’échange :
World Brain, film Arte
Pierre di Scullio, graphiste qui fait l’identité du théâtre de la Colline en ce moment.
L’école d’art, très inter-disciplinaire de Toulouse (qu’il dirige)
Le Forum Design Paris
Olivier Van Herp, designer hollandais à qui ils ont acheté l’imprimante 3D
RDV Edith Hallauer, 26 mai 2020

Globalement tout va bien

! : droits iconographiques des mémoires
! : demander une autorisation (orale) des directeur·rice·s

> Réseau des bibliothèques BEAR et BSAD
> Archires, réseau des bibliothèques d’école d’architecture
> Goiffon et Beauté, duo de graphistes qui s’intéressent aux liens papier/numérique
> Rural Combo, en Auvergne

Il faut que mes projets soient trois volets d’une même question, trois échelles différentes, complémentaires. Aller dans le livre scolaire seraient trop différent, il faut que je reste concentrée dans l’associatif puisque c’est ce que j’ai choisi pour l’instant.
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